Pique-nique sur la neige

J’ai perçue l’oeuvre de Dominique Rolland comme une invitation à perpétuer le relais d’inspirations qui se succèdent d’un artiste à l’autre depuis le XIXe siècle.  Avec Pique-nique sur la neige, j’honore la mémoire des artistes qui m’ont précédé et je m’inscris dans leur continuité, tout en proposant une nouvelle mutation avec une oeuvre performative. Au milieu des éléments constituant la sculpture de Dominique Rolland, j’ai pique-niqué sur la neige, réincorporant pour un instant un convive dans l’espace tridimentionnel. Et puisque l’oeuvre n’est pas le dessin mais la trace éphémère laissée sur le lieu de la performance, je propose une trajectoire artistique plutôt qu’un objet. Je documente mon passage en vidéo et en photo, mais la véritable oeuvre est éphémère et se dévoile sur la neige après le retrait de ma nappe sur laquelle a eu lieu mon pique-nique.

Par cette oeuvre, j’ai voulu expérimenter la mémoire temporaire des traces de mon passage en ce lieu spécifique. La neige étant également éphémère, le moindre changement climatique - gel, dégel, pluie, neige - ou le passage d’un animal ou d’un humain altère l’aspect du lieu. La mémoire de mon passage.